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Data lake ou data fake ?

Comment évaluer la maturité de votre architecture data ?

Pourquoi parler de maturité data ?

Dans un grand nombre d’entreprises, le terme "data lake" est aujourd’hui largement utilisé. Mais que recouvre-t-il réellement ?

Peut-on parler de lac de données dès lors qu’on centralise des flux dans un entrepôt moderne ?

La réponse est non.

La réalité, c’est que la maturité data est progressive, et qu’il est essentiel de comprendre dans quelle phase se situe son organisation pour avancer de manière structurée — sans sauter d’étapes, ni surinvestir trop tôt.

Les 4 étapes de maturité d’une architecture data

Pour visualiser cette progression, on peut s’appuyer sur une métaphore simple et efficace : du “data puddle” (mare de données) au “data ocean” (océan de données)

💧 1. Le data puddle (mare de données)

C’est souvent le premier stade d’adoption des technologies big data.

Un projet isolé, lancé par une équipe métier ou technique pour répondre à un besoin bien identifié.

Caractéristiques :

  • Une seule source ou une faible volumétrie
  • Un usage bien cadré
  • Peu ou pas de réutilisation en dehors du projet initial

C’est une bonne porte d’entrée, mais qui ne crée pas de valeur durable à l’échelle de l’entreprise.

💦 2. Le data pond (bassin de données)

Lorsque plusieurs puddles se côtoient, on entre dans le stade du data pond.

On gagne en volume… mais pas forcément en clarté.

Caractéristiques :

  • Projets empilés, parfois redondants
  • Fort besoin de l’IT pour orchestrer les flux
  • Données accessibles uniquement par les équipes proches du projet

C’est une architecture souvent héritée d’un entrepôt classique, ou constituée par agrégation de data marts hétérogènes.

Les silos restent nombreux, la démocratisation des usages data est limitée.

🏞️ 3. Le data lake (lac de données)

On y est. Le vrai.

Ici, on ne parle plus seulement de stockage mais de capacité d’exploration, de croisement, et de self-service.

Caractéristiques :

  • Données centralisées, structurées et gouvernées
  • Possibilité de requêtes ad hoc
  • Interfaces pensées pour les métiers
  • Des données disponibles même si elles ne répondent pas à un besoin immédiat

C’est le point de bascule vers une culture data moderne :

les équipes ne se contentent plus de consommer, elles explorent et décident à partir des données.

🌊 4. Le data ocean (océan de données)

C’est le stade le plus avancé — et aussi le plus rare.

On parle ici d’un environnement où toutes les données de l’entreprise, quel que soit leur emplacement, peuvent être mobilisées de manière fluide.

Caractéristiques :

  • Données connectées, internes comme externes
  • Culture analytique transversale
  • Décision data-driven, en autonomie
  • Gouvernance avancée, accès sécurisé à l’échelle

À ce stade, la donnée devient un actif collectif. Ce n’est plus l’affaire d’un service ou d’un projet, c’est une culture partagée.

Ce que change cette maturité dans les usages

Au-delà de la technologie, c’est la manière dont la donnée est utilisée qui évolue :

Étape Niveau d’autonomie Rôle de l’IT Finalité
Puddle Faible Central Répondre à un besoin projet
Pond Moyenne Essentielle Mutualiser à court terme
Lake Élevée Support Explorer, décider, croiser
Ocean Très élevée Gouvernance Décider à tous les niveaux

Là où les premiers niveaux nécessitent un fort accompagnement technique, les étapes avancées permettent le self-service : les équipes accèdent aux données dont elles ont besoin, au moment où elles en ont besoin.

Les niveaux avancés favorisent l’autonomie et le self-service. L’IT passe d’exécutant à facilitateur.

 

Les prérequis pour réussir son data lake

Un vrai data lake utile ne repose pas uniquement sur la technologie.

Il nécessite trois conditions essentielles :

1

La bonne plateforme  

Robuste, scalable, interopérable… mais surtout adaptée à vos usages. Pas besoin de complexité inutile.

2

Les bonnes données  

  Inutile de tout stocker : ce sont les données utiles, bien décrites et bien gouvernées qui comptent.

3

  Les bons accès & interfaces

Pas de valeur sans usage : les utilisateurs doivent pouvoir accéder, comprendre et manipuler la donnée sans dépendre constamment d’un expert.  

Une feuille de route vers la maturité

Voici les grandes étapes suivies par les organisations les plus avancées :

Mise en place de l’infrastructure

  C’est la première brique indispensable : définir une architecture cible claire, mettre en place le cluster et structurer le stockage. L’objectif ? Poser des bases techniques solides, capables de soutenir les usages à venir.

Organisation du lac

Une fois les fondations posées, il s’agit d’organiser le data lake pour qu’il soit compréhensible et évolutif. Cela passe par la création de zones fonctionnelles, l’ingestion des premières sources et la documentation rigoureuse de ce qui est en place.

Mise en place du self-service

Le cœur du sujet : permettre aux équipes de travailler en autonomie. Cela implique un catalogue de données clair, des outils d’accès adaptés, une bonne gestion des droits et une gouvernance pensée dès le départ.

Ouverture progressive aux utilisateurs

Une fois la structure en place, il est temps de faire vivre la donnée. Cela passe par des formations, un accompagnement progressif, et la mise en place de feedback loops pour améliorer en continu les usages et l’appropriation. 

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En résumé

La question n’est pas : “avez-vous un data lake ?”

Mais plutôt : à quel stade de maturité vous situez-vous, et que voulez-vous activer demain ?

Comprendre votre niveau, c’est le point de départ d’une stratégie data utile et durable.

Aller plus loin

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